Pourquoi les psychologues libéraux ne se conventionneront-ils pas ?

Ce mardi 28 septembre 2021, Emmanuel Macron a annoncé comme conclusion aux Assises de la santé mentale et de la psychiatrie le remboursement des consultations chez le psychologue. Ce dispositif concernerait toute la population dès l’âge de 3 ans. Il serait mis en place à partir de janvier 2022.

Cette décision a été prise sans prendre en compte les revendications des psychologues cliniciens quand aux conditions de ce remboursement. Il signe la non-reconnaissance de la profession de psychologue clinicien, mais également, la non reconnaissance de la souffrance psychique que subissent aujourd’hui 12 millions de Français.

Aujourd’hui, l’accès aux soins psychiques pour tous, sans conditions est mis à mal.

Le parcours de soins dans lequel s’inscrit la « gratuité » des consultations chez le psychologue clinicien en libéral tel qu’il a été décidé par le gouvernement ne tient pas compte de la réalité de la souffrance psychologique des Français et bafoue le libre exercice de la profession de psychologue clinicien.

Il prévoit pour le patient :

  • un accès aux soins psychologiques sur prescription médicale
  • un nombre de séances « gratuites » limitées à 2*8 à 10 séances
  • séances conditionnées par des rendez-vous médicaux (médecin généraliste et psychiatre) intermédiaires
  • des rapports sur la prise en charge psychologique à fournir aux médecins.

Ces conditions sont contraires au code de déontologie des psychologues selon le que « Le psychologue favorise l’accès direct et libre de toute personne au psychologue de son choix. Il n’intervient qu’avec le consentement libre et éclairé des personnes concernées. Il préserve la vie privée et l’intimité des personnes en garantissant le respect du secret professionnel. Il respecte le principe fondamental que nul n’est tenu de révéler quoi que ce soit sur lui-même. »

Ces consultations payées 30€ au psychologue par la sécurité sociale sur présentation d’une facture, en fin de prise en charge ne tient pas compte de la réalité de l’exercice de la profession de psychologue libéral et du poids des charges professionnelles auxquels il doit faire face (environ 60% des montants perçus).

Le montant net perçu par consultation serait de 12€ quelque soit sa durée. Il s’agit bien là d’une non-reconnaissance des qualifications et du travail du psychologue qui est diplômé à minimum d’un bac+5 et qui doit se former tout au long de sa carrière.

Je ne m’inscrirai donc pas dans ce parcours de soin maltraitant aussi bien pour les patients que les psychologues libéraux.

JE DIS « NON » AU CONVENTIONNEMENT

tel qu’il est proposé actuellement

Je n’accepterai pas de travailler sous contrainte, en m’obligeant à modifier mon cadre de travail de psychologue. Je ne céderai pas à un suivi conditionné par une prescription médicale où la poursuite de vos soins est à la libre appréciation d’un tiers. Vous dépossédant en conséquence, de votre liberté de choisir de poursuivre ou non le suivi. Je garderai mon autonomie et ma responsabilité professionnelle en permettant un accès direct aux soins psychologiques.

Je suis autonome dans mes choix et dans les moyens que je mets en place pour accompagner mes patients et n’accepterai pas d’être consultable sous conditions.

Je n’accepte pas de brader mes compétences, mon savoir-faire et mon savoir-être. Ceux-là même durement acquis et développés tout au long de mes études et encore aujourd’hui, dans le cadre de ma formation continue. Mes tarifs sont calculés de manière juste et raisonnée.

Je continuerai à travailler, comme je le fais depuis plus de dix années au sein de mon cabinet, avec un travail individuel, singulier et sur-mesure entrepris avec chaque patient dans le respect du code de déontologie des psychologues.

Emilie Vandevelde

Psychologue-Psychothérapeute

Retrouvez les revendications des psychologues cliniciens libéraux sur la page facebook du Manifeste des Psychologues-Cliniciens et des Psychologues-Psychothérapeutes.

À propos de l'auteur

Emilie

Psychologue-Psychothérapeute